Ressources secondaires et matériaux bio-sourcés : complémentarité pour une construction durable_

LES JEUDIS DES SCIENCES COLLOQUIUM GENERALE
LEÇON 203 SEMESTRE XXVII

Le recyclage n’est pas un luxe ou une mode mais une nécessité, qui provient d’une constatation fort simple : nous vivons dans un monde limité. Contrairement à ce que nous avons cru fort longtemps, notre activité humaine n’est pas infiniment développable, car bornée en termes d’énergie, de ressources naturelles, d’espace ou simplement de capacité d’adaptation de la nature. De cette constatation et de cette prise de conscience doit découler un comportement qui, essentiellement, est basé sur le respect que nous avons de nous-mêmes et donc de la nature (à ménager et non à aménager). Le recyclage, la réutilisation, le réemploi, la régénération ou la valorisation sont des comportements qui visent à minimiser l’énergie utilisée, à tirer un parti maximum des matériaux, à réduire les risques de pollution au moment de la fabrication, de l’utilisation ou de l’élimination de ces matériaux. D’une manière générale, cela signifie que l’on cherche à retarder le plus possible le moment où un objet devient un déchet. Cette démarche nécessite une vision d’ensemble de la vie du matériau ou de l’objet (Analyse du Cycle de Vie), au cours de laquelle un bilan est établi à chaque étape de vie – extraction des matières premières, fabrication, transformation, recyclage, élimination. Complémentairement aux matériaux dits « naturels » ou d’origine végétale, l’industrie de la construction intègre de plus en plus ces matériaux alternatifs, non sans quelques réticences psychologiques, normatives et techniques. Source de pollution importante (CO2, déchets solides, ..), la construction constitue aussi un réservoir majeur pour la valorisation de déchets et de sous-produits industriels : à côté de la filière traditionnelle de production des matériaux de construction et de la résurgence des matériaux bio-sourcés, les matériaux recyclés contribuent également au développement des matériaux du futur.
Luc Courard est professeur à l’Université de Liège où il a obtenu son diplôme d’ingénieur civil des constructions et de docteur en sciences appliquées. Après un séjour au Canada à l’Université Laval, il a intégré le Laboratoire des Matériaux de Construction au sein du groupe de recherche GeMMe du Département d’Architecture, Géologie, Environnement et Constructions de l’Université de Liège. Il mène des recherches dans les domaines de la maintenance et la réparation des ouvrages en béton, le recyclage et la valorisation des déchets et sous-produits industriels dans la construction et le développement de produits à base cimentaire et bio-sourcée.

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metaxy@uni.lu

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